Sofia Scicolone est la fille illégitime de l'ingénieur en bâtiment et homme d'affaires, Riccardo Scicolonec, et de Romilda Villani, professeur de piano et sosie de l'actrice Greta Garbo. Elle passe une enfance et une jeunesse difficiles à Pouzzoles, à une quinzaine de kilomètres de Naples, avec sa mère, sa grand-mère Luisa et sa sœur Anna Maria, née quatre ans après elle. Scicolone refuse en effet d'épouser la mère de Sofia et d'Anna Maria et n'apporte aucun soutien financier à sa famille illégitime. Sofia n'a ensuite rencontré son père que trois fois dans sa vie : à l'âge de 5 ans, de 17 ans et de 42 ans alors qu'il était mourant. Elle déclare qu'elle lui a pardonné mais n'a jamais oublié l'abandon de sa mère, restée seule avec ses deux filles. Sofia a par son père deux demi-frères, Giuliano et Giuseppe, plus jeunes qu'elle également. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le port de Pouzzoles et son usine de munitions sont souvent bombardés par les Alliés. Pendant un raid, alors qu'elle court vers un abri, la petite Sofia est blessée au menton par un éclat de bombe. Après cela, la famille décide de déménager à Naples et est hébergée par des parents. La guerre finie, elle retourne à Pouzzoles. Luisa, la grand-mère, ouvre alors un bar dans leur salle de séjour où elle sert de la liqueur faite maison : Romilda, la mère, joue du piano, la sœur Anna Maria chante et Sofia s'occupe des tables et fait la vaisselle. L'endroit devient fréquenté par les GI dont le casernement est proche. Sofia Scicolone, alors âgée de 15 ans, lors d'un concours de beauté à Naples en 1950. Enfant, Sofia n'est pas attirée par le monde du spectacle, et se destine au métier de professeur d'anglais. Néanmoins fortement encouragée par sa mère, à l'âge de 16 ans, elle est l'une des quatre représentantes de la région du Latium au concours de beauté Miss Italie, à l'époque appelé Mille lire per un sorriso (Mille lires pour un sourire) ; elle s'y classe deuxième, mais le jury, impressionné par la beauté, la grâce et la sensualité que dégage l'adolescente, crée pour elle le prix de Miss Élégance, prix que, depuis, toutes les aspirantes au titre de Miss Italie convoitent également. Elle gagne une certaine réputation en figurant dans des romans-photos (genre populaire à l'époque) sous le pseudonyme de Sofia Lazzaro et obtient de petits rôles dans des films, où elle apparaît parfois seins nus comme dans Quelles drôles de nuits en 1951 ou dans Deux nuits avec Cléopâtre en 1953, alors qu'elle n'a que 16 ans pour le premier et 18 pour le second.